Carnet de voyage, Japon
Un mois et demi avant de (re)partir au Japon en mai 2019, je décidais d'apprendre à dessiner, en travaillant directement à l'encre, sans crayonné préparatoire. J'ai ainsi réalisé une vingtaines d'aquarelles sur le vif, entre les îles de la mer intérieure du Japon, Kyoto et Tokyo. Enthousiasmé par l'expérience, j'ai continué durant un an après mon retour de peindre des souvenirs des précédents voyages.
Ces images ont donc l'imperfection des premières peintures mais qu'importe : elles montrent qu'on peut trouver à tout âge le plaisir d'apprendre.
Encre, aquarelle, gouache et crayons de couleur
Fushimi Inari, Kyoto
Une interprétation libre des forêts de bambous.
Le renard sacré et le papillon
Les îles de setouchi - 26 novembre 2016, Teshima
Nous nous émerveillions de la nature en parcourant à vélo la route de Teshima. A mesure que nous montions, les îles de Setouchi se faisaient plus nettes, et nous souriions du plaisir d'être là.
Jardin Shosei-en (Kikoku-tei) 渉成園 (枳殻邸) - 12 mai 2016, Kyoto
Nous nous étions protégés du soleil, les yeux accusant la fatigue du voyage pour cette première journée nippone. Une silhouette fantomatique longeait l'étang du jardin Shosei-en, son ombrelle à la main. Je ne savais pas encore à quel point j'allais apprécier ce voyage ni que je reviendrais aussi souvent.
Parc Maruyama 円山公園 - 19 novembre 2016, Kyoto
Teshima, 16 mai 2019
Je sortais de la visite de Storm House de Janet Cardiff et George Bures Miller, tout imprégné d'une tempête imaginaire qui s'était abattue sur nous. Une expérience sensorielle profonde qui contrastait fortement avec le soleil des rues de Teshima !
Rues de Kyoto, 21 novembre 2016
Une scène imaginaire vaguement inspirée de Fushimi Inari, mélangée à d'autres éléments.
Distributeur sous la pluie
Pagode Yasaka, Kyoto
On l'aperçoit parfois entre deux toits, au bout d'un chemin, derrière un arbre... La pagode Yasaka rythme les promenades dans Gion, distante et bienveillante.
Shinkansen, entre Kyoto et Tokyo
Quand je voyage en Shinkansen, j'ai toujours un pincement au coeur de ne pas pouvoir arrêter le temps et descendre admirer ces paysages qui défilent si vite. J'aimerais beaucoup découvrir Shizuoka.
19 mai 2016, entre Kyoto et Tokyo
Le Shinkansen filait entre Kyoto et Tokyo que nous allions ralier de nuit. J'étais très impatient de découvrir la capitale pour la première fois. Kyoto m'avait enchanté bien plus que je ne l'aurais imaginé. Je me laissais porter par la campagne nippone au soleil couchant et j'ai, je crois, composé un morceau de musique durant ce trajet. Quels plaisirs !
Parc Maruyama 円山公園 - 19 novembre 2016, Kyoto
Le soleil commençait à baisser, éclairant la mousse des arbres et les sous-bois.
Fushimi Inari - 11 mai 2019, Kyoto
J'étais très ému de retourner à Fushimi Inari, trois ans après ma première visite. C'est là que j'ai peint mes toutes premières aquarelles, encore timidement ce jour-là. Le souvenir de l'ambiance sereine et magique est toujours vif aujourd'hui et l'envie de réaliser une (meilleure) peinture s'est imposée à moi, presque un an plus tard.
Au Japon, la mer est toujours plus proche qu'on ne le pense...
Yasui Konpiragu, Kyoto
La forme très particulière de la pierre sacrée enkiri / enmusubi du sanctuaire Yasui Konpiragu安井金比羅宮 nous avait intrigués et attirés à la nuit tombée : un rocher recouvert de papiers manuscrits et percé d’un grand trou circulaire. Nous étions seuls et ce n’est qu’à notre retour, six mois plus tard, que nous avons pu à de nombreuses reprises consanctuairer un étrange cérémonial qui donnait souvent de larges sourires à ses pratiquants. Afin de créer de bonnes ou de rompre de mauvaises relations (avec d’autres personnes), on achète tout d’abord une amulette de papier (katashiro), puis on s’avance à quatre pattes à travers le trou, écrit son souhait et refait le chemin inverse en épinglant le papier votif avec les milliers d’autres recouvrant la pierre. Le côté assez amusant du protocole amenait une atmosphère très détendue que j’ai souvent retrouvée dans les sanctuaires shinto.
Yasui Konpiragu, Kyoto
Nous logions par hasard à côté du petit sanctuaire Yasui Konpiragu 安井金比羅宮 que nous avions découvert quelques mois auparavant. L'ambiance des visiteurs en prière était très bon enfant.
Musée de sculpture Asakura, Yanaka, Tokyo - 12 mai 2018
Yanaka 谷中 est un des rares quartiers de Tokyo qui conserve un aspect rustique très simple et traditionnel. A la sortie du cimetière Yanaka 谷中霊園, je remarquai des personnes s'arrêtant attentives devant le panneau d'une très belle demeure. J'ai appris ensuite qu'ils s'agissait du Musée de sculpture Asakura 朝倉彫塑館. Pour l'heure, j'avais faim et je n'ai pas été déçu par le petit restaurant situé presque en face !
Bambouseraies à Fushimi Inari, Kyoto
Je me souviens des chemins moins fréquentés de Fushimi Inari et des forêts de bambous...
Mélange de chat et de tanuki
Le tanuki est un des yōkai japonais les plus célèbres et une créature de bonne augure, symbole de chance et de prospérité. Quitte à parler de créatures fantastiques, je vous propose plutôt ici un ''chanuki'' de ma création !
Ligne Kotoden Kotohira - 12 mai 2019
Prendre les petites lignes de train au Japon donne l'impression de se retrouver au coeur d'un anime. Le train Kotoden Kotohira 琴電琴平線 longeait les risières et frôlait parfois de près les petites maisons serrées contre les voies à l'approche des villages.
Inujima - 17 mai 2019
La visite de l'incroyable musée Seirensho terminée, je prenais le temps de laisser les émotions ressenties se déposer, tout en marchant à travers les minuscules rues d'Inujima. Cette journée est un de mes meilleurs souvenirs du Japon.
待っています。未来の思い出。/ J'attends. Des souvenirs du futur....
Ogijima, Setouchi, 13 mai 2019
J'avais choisi de prendre mon temps sur Ogijima et de prendre le dernier ferry. Le soleil déjà bas sur l'horizon allongeait des ombres dans les petites ruelles pentues.
Passage à niveau
Je ne sais pas si le temps possède un son mais je sais qu'au Japon, l'attente résonne comme... ding ding ding ding ding.
Teshima, mer intérieure du Japon
La route descend très raide juste à côté du musée d'art de Teshima : c'est un vrai plaisir que de la dévaler à vélo !
Ogijima, mer intérieure du Japon - 13 mai 2019
Les rues du village d'Ogijima escaladent une petite colline et serpentent dans des chemins où l'on passe à une ou deux personnes à la fois. On assure donc le transport des marchandises en poussant de minuscules chariots sur les pentes. Sécurité routière oblige, même le miroir de circulation caractéristique ne manquait pas à l'appel !
Horloge géante Ghibli, Tokyo - 15 mai 2018
A côté de la station Shimbashi, les buildings de verre et d'acier imposent leur propreté clinique, au milieu des passerelles piétonnes modernes que concurrence l'aspect futuriste de la ligne monorail surélevée. Au milieu de cette course au progrès, cette énorme horloge presque organique au look de métal rouillé ne laisse planer aucun doute : on reconnaît bien la patte de Hayao Miyazaki qui propose une autre vision de la réalité.
Restaurant vers Ameyayokocho, Tokyo - 8 mai 2018
Littéralement situé sous les voies ferrées d'Ameyayokocho (アメヤ横丁), dans un coin qui ne voit jamais le soleil, ce restaurant compensait la grisaille par ses lumières vermillon.
Tram Toei série 7500, Tokyo - 21 mai 2019
Remplacés par le métro, peu de trams subsistent à Tokyo. Celui-ci devait bien contraster avec son look sixties puisqu'il a roulé jusqu'en 2011 sur la ligne Toden Arakawa (toujours active). Il est actuellement conservé au musée d'architecture Edo-Tokyo. J'étais d'ailleurs tombé par hasard sur une autre rame de la même époque l'année précédente, près d'Ikenohata Park.
Sanctuaire Nezu,Tokyo - 12 mai 2018
Avec sa petite allée de toriis, le sanctuaire Nezu (根津神社) et ses alentours font allure de condensés de jardin traditionnel, en plein coeur de Tokyo. Les buissons taillés en jolies bulles moutonnaient sur la petite colline.
Kyoto - 14 mai 2016
Visiteuse approchant de l'aqueduc Suirokaku (水路閣), entre les sanctuaires et jardins qui entourent le Nanzen-ji (南禅寺). J'avais oublié de mettre une batterie dans mon appareil photo et j'ai dû me contenter de quelques photos souvenir prises au téléphone portable. C'est donc avec beaucoup de plaisir que je redessine maintenant les scènes vécues il y a presque quatre ans.
Kyoto - 14 mai 2016
Une cérémonie buddhiste commençait au moment où nous entrions dans le sanctuaire Tenju-an (天授庵). Nous nous sommes avancés sans faire de bruit vers le jardin, accompagnés par les chants des moines.
Pluie sur Taito, Tokyo - 8 mai 2018
Pour la première fois, j'avais le plaisir de découvrir enfin Tokyo sous la pluie. Je passais un long moment dans le marché Ameyayokocho (アメヤ横丁), rues serrées coincées le long de deux lignes de train, avant de m'abriter sous un pont pour photographier les parapluies de passants.
Fushimi Inari - 11 mai 2019
Tout en haut des marches, l'étang Shin-ike (新池) reflétait le soleil...
Paysage imaginaire
Sensō-ji, Tokyo - 25 mai 2016
Les jeunes filles qui louent un kimono à la journée pour visiter des sanctuaires s'en rendent très vite compte : elles sont un sujet photogénique par excellence prisé des touristes. Avec sa compagne, celle-ci avait été arrêtée par un groupe qu'elle ne connaissait pas à l'entrée du Sensō-ji (浅草寺) et se prêtait un peu gênée à une séance photo, devant les immenses lanternes de la porte Hōzōmon (浅草寺 宝蔵門). J'ai quand même été très surpris quand un des visiteurs la dépassant d'une tête a demandé qu'on l'immortalise à côté d'elle !
Parc Shinjuku Gyoen, Tokyo - 17 mai 2018
Je commençais tôt ma dernière journée à Shinjuku Gyoen (新宿御苑), avec les premiers visiteurs. Petit à petit, le parc s'est rempli de groupes scolaires et de peintres, dans une atmosphère champêtre qui contrastait comme toujours fortement avec les bâtiments de Shinjuku, masqués par la végétation.
Scène imaginaire infusée de souvenirs de Kyoto et Tokyo.
Fushimi Inari, 11 mai 2019
Je me suis assis plus d'une heure près de ce renard de pierre aux formes très fluides portant un bambou dans sa bouche. Il faisait encore un peu frais même si le soleil réchauffait lentement l'humidité nocturne du sous-bois. Le clapotis du minuscule ruisseau à mes pieds peinait à couvrir le concert coassant d'une multitude de petites grenouilles, cachées dans les recoins humides. C'était la toute première fois que je peignais : le résultat encore un peu maladroit de cette tentative m'encouragea à perservérer. Si cette première image est restée dans mon carnet, j'ai décidé huit mois plus tard (et avec un peu plus d'expérience) de repeindre ce sujet.
Crépuscule sur Gion, Kyoto - 19 novembre 2016
Nous rentrions de Gion, tandis que les maikos d'un jour se pressaient par petits pas rapides d'aller rendre leurs habits de location. Comme toujours à l'abord des sanctuaires ou des parcs les plus populaires, des enfilades d'échoppes proposaient de la nourriture, leurs bâches devenant lumineuses dans le crépuscule.
Immeuble bleu à Shibuya, Tokyo - 22 mai 2019
Shibuya est un quartier que je connais peu et cette fois encore, je n'ai pas vraiment pu lui trouver de charme : en sortant de la gare, je me suis donc aventuré au hasard, évitant les travaux et les grandes avenues. Cet immeuble bleu vif à l'arrière un peu décrépi m'a évidemment attiré. J'étais alors sans savoir que je mangerais quelques minutes plus tard dans un restaurant situé pile en face de son entrée...
Sortie de la station Azabu-juban 麻布十番駅, Tokyo - 18 mai 2016
Après notre première nuit à Tokyo, nous rentrions de Roppongi Hills et tout comme à l'aller, j'étais impressionné par les voies rapides surélevées qui se croisent près de la station Azabu-juban 麻布十番駅. Au coin de ce carrefour, une petite fille de retour de l'école attendait qu'une voiture vienne la chercher. Nous nous sommes assis un instant, et j'ai juste eu le temps de prendre une photo avant qu'elle ne parte.
Omoide Yokocho, Tokyo - 21 mai 2019
Je revenais d'une longue journée de photos avec mes modèles, à l'extérieur du centre de Tokyo. J'étais fatigué mais je devais repartir le lendemain et j'avais encore envie de profiter un peu de la ville. A la sortie de la gare de Shinjuku, j'ai bifurqué au hasard dans Omoide Yokocho, une de ces ruelles de minuscules bars qui touchent littéralement les voies ferrées surélevées. Dans la nuit, quelques lampions brillaient faisant presque oublier le côté factice des pseudo-branches de cerisier suspendues. Des petits enseignes de quatre ou cinq places se remplissaient tranquillement d'habitués. J'allais quitter pour la quatrième fois le Japon, satisfait et déjà un peu nostalgique.
Teshima - 16 mai 2019
J'étais parvenu après quelques déboires à trouver l'ultime vélo de Teshima disponible en location ce jour-là. Comme je connaissais déjà un peu l'île, j'en profitai pour me balader tout en flânant à travers la triennale d'art de Setouchi.
Kyoto, à deux pas de Shimogyo.
On a parfois des villes japonaises cet a priori de grands buildings. Mais il suffit de s'écarter de l'artère principale pour retrouver ces maisons à un étage où les signes de modernité se sont progressivement implantés à l'extérieur : climatisation, électricité et ces grandes cheminées de ventilation qu'il est difficile de manquer !
Boutique à Takamatsu - 14 mai 2019
Après une longue journée, je rentrais depuis la gare de Takamatsu, accompagné d'un ballet ininterrompu de bicyclettes et de scooters. Dans la nuit qui commençait à tomber, cette petite boutique défraîchie se démarquait par la lumière jaune de ses fenêtres et sa forêt de plantes en pot masquant presque l'entrée.
Fushimi Inari - 11 mai 2019
J'avais atteri la veille, direction Kyoto. Tôt au réveil, je me précipitais vers Fushimi Inari que j'avais soif de revoir après 3 ans d'attente. Dès que je l'ai pu, j'ai quitté le chemin principal et la file de visiteurs. En un instant, je fus saisi par la quiétude de la forêt et par une émotion difficilement descriptible qui me nouait presque la gorge. Je me forçais à respirer profondément. Le soleil du matin éclairait les feuilles, je dépassais rapidement le sanctuaire Fushimi Kandakara (伏見神寶神社) et m'engageais sur un chemin de pélerinage. Peu de monde s'y aventurait, je croisais parfois quelques pélerins tout de blanc vêtu avec qui nous échangions un sourire et une salutation polie. J'avais longtemps attendu ce moment, j'étais bien et mon 4ème séjour japonais commençait.
train local, ligne Kotohira - 12 mai 2019
Le soleil de fin d'après-midi donnait une lumière orangée à travers les stores baissés. Le petit train de deux wagons qui me ramenait vers Takamatsu longeait les champs et une petite route, desservant de minuscules gares, rasant parfois les arbres et les maisons. On entendait résonner le long de sa course le ding-ding caractéristique des passages à niveau jaunes et noirs. J'avais l'impression de me retrouver dans un des dessins animés que j'affectionne, au milieu de la petite dizaine de voyageurs.
Sanctuaire Miyanouramae Sumiyoshi, Naoshima - 16 mai 2019
Je suis souvent passé devant le petit sanctuaire Miyanouramae Sumiyoshi (住吉神社) qui jouxte le port de Miyanoura : loin d'être une attraction, on n'y croise presque personne. Je me suis demandé si le vent avait sculpté ainsi ces arbres en forme de larges flammes.
Paysage de train, entre Tokyo et Kyoto - 10 mai 2019
J'ai pris le Shinkansen directement à la sortie de l'avion : le vol avait été long mais le plaisir de retrouver le Japon pour la 4ème fois dépassait de loin la fatigue. Par la fenêtre du train défilaient ces paysages de campagne et de rizières qui s'étendent dès qu'on s'éloigne des villes et villages. Je suis sorti dans le couloir pour me coller à la vitre et profiter de la lumière de fin de journée.
Ecolier en uniforme estival devant la gare de Harajuku - 22 mai 2019
Avec leurs uniformes et chapeaux assortis, on croise souvent des enfants voyageant seuls : celui-ci avait la chance de se diriger vers la gare en compagnie de sa maman et de son jeune frère.
Sanctuaire Sasukeinari, Kamakura - 11 mai 2018
Attiré par les fanions vermillon, je me faufilais le long du chemin de montagne pensant qu'au détour d'un bosquet d'arbres, je déboucherais sur le sanctuaire Sasukeinari (佐助稻荷神社). J'avais beau être familié des statuettes de renards messagers de la déesse Inari, j'ai eu un mouvement d'arrêt et de surprise béate en en découvrant soudain des centaines cachées dans la végétation, au milieu de petits sanctuaires moussus à leur échelle. J'avais l'impression qu'ils étaient vivants et se reposaient sous le soleil qui filtrait à travers les feuillages.
Jardin zen, Eikan-do Zenrin-ji, Kyoto - 15 mai 2016
C'était notre premier voyage au Japon, nous nous étions dirigés vers le Nanzen-ji (南禅寺) de Kyoto, un vaste parc que peuplent jardins et sanctuaires. Nous avons déambulé longuement, jusqu'à aboutir au très beau Eikan-do Zenrin-ji (禅林寺 永観堂) que nous avons parcouru (bien entendu) déchaussés, à travers des passerelles qui flânent de pavillons en pavillons et se perdent parfois dans la colline voisine.
Hanamichi (花道), Kyoto - 19 novembre 2016
Nous cherchions depuis quelques jours un restaurant d'okonomiyakis et l'atmosphère chaleureuse de Hanimichi (花道), à deux pas de chez nous, nous a tout de suite séduits. Bien qu'on fasse traditionnellement cuire soi-même son omelette sur la plaque chauffante, la patronne avait ici l'habitude de les préparer pour ses clients. Assorti de quelques teppan yakis, ce fut un délice !
Les circonstances nous ont amené quelques jours plus tard à revenir manger ici : nous avons été accueuillis avec de larges sourires et beaucoup d'enthousiasme, ce qui m'a donné envie de dessiner, quelques années plus tard, ce lieu privilégié.
Elèves rentrant de l'école, Takamatsu - 14 mai 2019
Au Japon, la nuit tombe vite : le soleil allongeait déjà ses ombres lorsque les couleurs coordonnées des uniformes scolaires, sacs, parapluie et nombreux panneaux de signalisation de la gare toute proche ont attiré mon regard. J'ai fébrilement sorti mon appareil photo de mon sac tout en courant dans la même direction pour conserver ce moment et ne pas rater mon train.
Soir sur Kyoto, Quartier de Gion - 12 mai 2016
Dans le soleil couchant, les alentours de Gion se vidaient rapidement, cédant un peu de place à travers les rues pavées à un des taxis caractéristiques de la ville.
Inujima Seirensho Art Museum, Solar Rock,Yukinori Yanagi - 17 mai 2019
... Je m’avance, dubitatif et une fois encore, une jeune guide jaillit de la pénombre sans crier gare pour me compter l'histoire de cette usine qui n'aura fonctionné que dix ans avant de tomber en ruine. La seconde pièce fait effet d'un caveau : pendant depuis le plafond, d’antiques portes et fenêtres suspendues et éclatées flottent dans l'espace au dessus d'une dalle de pierre suintant une faible mare d'eau. A l’arrière de la pièce, une fenêtre donnant sur l'extérieur invite à nouveau sur des portes et fenêtres suspendues en l'air au dessus d'un jardin de gravier zen gris foncé. Deux portes et fenêtres remplacent les habituels rochers plantés dans le sol.
Inujima Seirensho Art Museum, Icarus Cell, Yukinori Yanagi - 17 mai 2019
En débarquant du ferry sur Inujima, je me dirigeais directement vers le musée Inujima Seirensho Art Museum dont je fus le premier de deux visiteurs ! Quelques ruines noires de l'ancienne usine de l'île brûlaient au soleil, le reste constituant le musée. L'entrée choque mes yeux, je suis soudain plongé dans une semi obscurité, une salle vide, sans indications, pas même un comptoir. Comme par magie, une personne surgit de la pénombre, valide mon billet et m'indique un passage si sombre que mes yeux habitués au soleil peinent à distinguer quoi que ce soit. Sur ma droite, une vidéo du soleil en pleine éruption occupe tout le mur. Je sens la bise souffler à gauche. Je tourne la tête : un long couloir très sombre au sol de briques noires m'attend. Je laisse derrière moi la grande projection du soleil et avance tout droit. Devant, au bout du long couloir, je devine la lumière du jour, très vive et blanche. Elle seule éclaire le chemin. Un courant d'air puissant souffle, j'avance en ligne droite pour me rendre soudain compte qu'un miroir à 45 degrés me barre le chemin. Je tourne à gauche. A nouveau le même couloir en ligne droite, le jour devant, et le soleil derrière moi. J'ai beau avoir tourné à angle droit, rien n'a changé, c'est toujours la même ligne droite à parcourir. Et bien sûr, un autre miroir surgit. Je tourne et je me retrouve toujours en ligne droite. L'effet répété régulièrement est étourdissant. Je finis par atteindre la sortie : il s'agit en fait d'un miroir reflétant le ciel blanc et je ne suis pas dehors mais toujours à l'intérieur. Seul. Un panneau m'indique d'attendre qu'on vienne me chercher...
Sanctuaire Sasukeinari, Kamakura - 11 mai 2018
J'avais repéré ce sanctuaire sur une carte : j'ai mis un moment à en trouver l'entrée, m'étant engagé sur un chemin de montagne peu direct. Ce n'est qu'après avoir descendu un sentier boueux, précédé d'un groupe de retraités (dont une dame tout de blanc vétue) que je débouchais par une volée de petites marches sur des allées de grands drapeaux rouges et une foultitude de petites statuettes du renard messager d'Inari.
Sanctuaire Marishiten Tokudaiji, Tokyo - 8 mai 2018
En débarquant à Tokyo pour ce troisième voyage, je découvrais par hasard Ameya Yokocho, au sud de la gare de Ueno, où s'alignent des boutiques très denses le long de rues piétonnes, bordées de deux lignes de train surélevées. Je marchais en prenant tout mon temps pour m'imprégner de cette atmosphère grouillante. Tandis que la pluie commençait à tomber, j'ai cherché un refuge : perdu dans ce dédale, perché au milieu des enseignes, le sanctuaire Marishiten Tokudaiji, presque caché, m'offrit son avant-toit pour admirer la pluie depuis son petit jardin, bien incongru dans ce décor urbain.
A la sortie du sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gu, Kamakura, 11 mai 2018
Je venais de manger une tranche fraiche d'ananas à la sortie du très populaire Tsurugaoka Hachiman-gu. Au coin de la rue, la foule se pressait pour rentrer. Comme souvent, des élèves en uniforme constituaient une très grande partie des visiteurs.
Sanctuaire Jomyoji Kumano, Kamakura - 11 mai 2018
En sortant du jardin zen d'Hokokuji dont j'écourtais la visite pour éviter la foule, je m'engageais au hasard le long d'une route banale : tandis que je gravissais la colline, un torii de pierre apparut sur ma gauche. Le sentier s'enfonçait dans la forêt et quelques marches s'ouvrirent sur une clairière qu'occupait un petit sanctuaire en bois très simple. Je suis resté longtemps seul à apprécier le calme. J'entendais en contrebas des gens qui coupaient du bois, tandis que le soleil de milieu d'après-midi jouait à traver les feuillages.
Sortie de la bambouseraie et du jarden d'Hokokuji, Kamakura - 11 mai 2018 - aquarelle et washi tape
Fushimi Inari - 11 mai 2019
Kimono imaginaire - encre, aquarelle et washi tape
Sanctuaire Kandakara, Fushimi Inari, offrandes votives - 11 mai 2019
Stèles à Fushimi Inari
Fushimi Inari loin de la foule, Kyoto - 18 mai 2019
L'entrée de ce chemin de pélerinage n'était pas facile à trouver : à plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de rentrer dans le jardin d'un immeuble, et cela se voyait sûrement sur mon visage car le seul homme que je croisai m'adressa spontanément un "You can." en me voyant avancer. Au moment où je passai sous le patio d'une maison, un insoupçonnable espace de pierres tombales et de toriis couverts de mousse s'ouvrit devant moi, dans un calme qui contrastait avec la foule de l'entrée du sanctuaire. Le vent se levait de temps à autres, secouant les bambous et soulevant leurs feuilles mortes.
Petite fille en tenue de maiko, Gion, Kyoto - 19 novembre 2016
Maquillée et habillée en maiko tout comme sa maman, cette petite fille affichait au sortir de la boutique une expression un peu triste et résignée que ne semblait pas remarquer son papa euphorique.
Femme portant un panneau publicitaire, Shinjuku, Tokyo - 20 mai 2016
Pour attirer les passants vers des enseignes n'ayant pas directement pignon sur rue, on croise souvent dans Tokyo des porteurs de panneaux publicitaires : parfois contraints de crier des slogans pour attirer l'attention, cette femme entre deux âges se taisait devant le commerce de son employeur, l'air las.
Joueur de tambour (kodo) virtuel, Taito-ku, Tokyo - 8 mai 2018
Au sud-ouest de la gare Ueno s'étendent des ruelles qui longent les voies ferrées surélevées, remplies de commerces. Debout dehors et vaguement abrité de la pluie qui commençait à tomber, ce jeune en costume très sérieux se détendait en reproduisant sur son kodo les rythmes frénétiques de tambour de son jeu vidéo.
Maneki-neko et autres objets décoratifs, Shinjuku - 10 mai 2018
Dans mon petit appartement pour une personne très fonctionnel et équipé de tout le nécessaire, ma logeuse avait même pris soin de disposer ce maneki-neko à côté d'une statuette de kitsune et d'un fouet à macha. Les avis divergent sur le sens des pattes levées (laquelle attire la bonne fortune, et laquelle est responsable de ramener des clients) mais les avoir ainsi toutes les deux levées ne peut qu'être signe de bonne fortune !
Statue grandeur nature de Gundam, Odaiba - 15 mai 2018
Démarrés en 1979, les dessins-animés autour des robots géants Gundam accumulent un succès constant au Japon, à tel point que les magasins leurs dédient des rayons entiers sous forme de maquettes en plastique : au même titre que les modèles réduits d'avions ou de petits trains sous nos contrées, n'importe quel modèle à assembler prend même le terme général de gunpla (Gundam + Plastic). A Odaiba se dresse fièrement un robot Gundam en taille réelle et bien entendu immobile. Je le suspecterais de se briser à toute tentative de mouvement, un peu comme ses petits frères réduits...
Statuette du renard (kistune) messager de la déesse Inari - 13 mai 2016
La déesse (kami) Inari est une des plus populaires de celles du shinto : responsable des récoltes, puis par extension du commerce et de la fécondité, le renard (kitsune) est considéré comme son messager. On peut ainsi acheter sa prédiction cachée à l'intérieur de cette petite statuette de terre cuite très kawaii. La nôtre fut excellente !
Sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gu, Kamakura - 11 mai 2018
Nombreux sont les visiteurs cédant au plaisir de louer un costume traditionnel avant de visiter des sanctuaires. L'achat de talismans est aussi un incontournable, comme cette visiteuse se renseignant auprès des prêtresses shinto.
Le Yokai Kasa-obake
Parmi les yokais, sortes de démons nippons, le kasa-obake fait partie des tsukumogami : des objets inanimés (parfois perdus) qui prennent vie au bout de 100 ans. Ce parapluie est ainsi représenté affublé d'une jambe et d'un unique œil.
petit autel, sanctuaire shinto Sumiyoshi, Teshima - 16 mai 2019
A la vue d'un torii en pierre au bord d'une grande route, j'ai fermement pressé les freins de mon vélo pour m'arrêter : ces trois petits autels identiques d'un sanctuaire shinto se reposaient à l'ombre de la forêt.
couple posant pour un photographe lointain, jardin Ritsurin, Takamatsu - 14 mai 2019
jardin Ritsurin, Takamatsu - 14 mai 2019
maison bleue, Kotohira - 12 mai 2019
Mon train partait bientôt et j'avais très envie de dessiner cette maison : elle attendra mon retour, d'après photo.
pélerin en costume traditionnel et baskets, Kotohira - 12 mai 2019
Vu de loin, on a tendance à oublier que le Japon est un grand archipel : l'île de Shikoku est ainsi réputée pour son pélerinage de 88 sanctuaires, que les courageux parcourent en habit blanc, un bâton à la main. La tenue de cet homme était recouverte d'une moustiquaire transparente et on peut comprendre qu'il ait aussi opté pour des chaussures confortables !
train local, ligne Kotohira, gare de Kotoden-Kotohira - 12 mai 2019
Je trouve beaucoup de charme à ces trains des lignes locales japonaises, avec leur côté sixties et leurs deux wagons : on se sent comme dans un film en les empruntant. Ils sont souvent décorés et surprennent à leur passage : héros de manga, animaux mignons, Barbapapa... celui-ci était orné sur ses wagons de gigantesques chats kawaii vantant les mérites d'un "college" local mais l'avant de la locomotive conservait ses couleurs d'origine.
Chat délaissant sa boutique, Fushimi Inari - 11 mai 2019
Gardien des échopes fermées sur ce chemin déserté, ce chat s'est levé à ma venue en osant affronter les rayons du soleil, hors de la pénombre des feuillages.
Fushimi Inari - 11 et 18 mai 2019
Malgré la foule qui peut parfois l’assaillir, Fushimi Inari reste un de mes endroits préférés de Kyoto, d’autant qu’il est facile de prendre des chemins de traverse et de s’arrêter.
Asakusa - 19 mai 2019
Une ambiance bon enfant flotte sur le matsuri même si cet habitant avait au naturel cette moue dubitative !
ambiance de matsuri, Asakusa - 19 mai 2019
L'entrée principale du Senso-ji est toujours bordée d'un nombre impressionnant d'échoppes : durant les matsuris, celles-ci explosent et s'étendent tout au long des chemins pour remplir les estomacs des visiteurs ! Trop fatigué pour dessiner sur le motif cette ambiance festive de fin de journée, j'ai également renoncé à la photographier avec cette lumière certes très belle mais difficile. C'est donc de mémoire et avec l'aide de photos cherchées sur internet que j'ai pu reproduire exactement le point de vue où je me trouvais.
Sanja Matsuri, Asakusa - 19 mai 2019
Les quartiers japonais organisent régulièrement des matsuris, ces festivals parcourant les rues (et prétextes à une foultitude de stands de nourriture) mais encore faut-il connaître leur calendrier. Celui de Sanja à Asakusa n’est pas difficile à trouver, puisqu’il accueille 2 millions de visiteurs sur trois jours, en faisant le plus populaire de Tokyo. Heureusement, la foule se dilue dans de nombreuses rues puisque les habitants de chaque petit quartier portent sur leurs épaules le mikoshi de leur sanctuaire local, créant ainsi une multitude de petites processions rythmées et musicales (car il convient de secouer vigoureusement le palanquin sacré). J’ai évidemment réalisé ce dessin d’après une photo prise sur le vif !
magasins d’Akihabara - 22 mai 2019
Juste à côté de la gare d’Akiba, un grand centre commercial offre depuis ses longues marches un point de vue surélevé sur la rue voisine. Je m’y suis donc assis à la recherche d’une enseigne qui pourrait me plaire.
petite maison dans Akihabara - 22 mai 2019
Si Akiba est réputée pour son côté geek et ses maids cafés, c’est son aspect populaire qui m’intéressait et la végétation verdoyante sur le gris de cette maison toute dans l’ombre semblait un très bon prétexte pour s’arrêter trente minutes. La propriétaire est d’ailleurs revenue chez elle durant mon esquisse et nous avons échangé un très courtois signe de tête. Après coup, j’ai opté pour une lumière de fin de journée très différente de la grisaille originelle. Je n’ai aucun doute que le soleil doit darder le matin sur toutes ces plantes foisonnantes !
3331 Arts Chiyoda, Akihabara - 22 mai 2019
J’aime beaucoup ce centre artistique situé dans un ancien collège. De nombreuses galeries étaient hélas fermées ce jour-là mais j’ai pu apprécier une exposition temporaire du travail de Sid Mead. Quelques bancs ombragés invitaient à une pause salutaire et me laissaient l’occasion de saisir un de ces poteaux télégraphiques très caractéristiques : je tiens à signaler que je l’ai ici largement simplifié alors qu'encore plus de fils et pièces électriques le reliaient aux autres !
plaquettes votives ema, Kotohira-gu - 12 mai 2019
entrée de ma maison, Naoshima - 17 mai 2019
Loger dans une maison traditionnelle avait été une des plus belles expériences de mon second voyage de 2016. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir retourner dans cette magnifique demeure cette fois encore. L’entrée donne tout de suite le ton...
maison dans le port de Miyanoura, Naoshima - 17 mai 2019
Je disposais d’une demi-heure avant mon départ pour Inujima, et la couleur de l’auvent de cette maison remplie de végétation me plaisait beaucoup. Tout en restant à l’ombre sans gêner les voitures sur le point d’appareiller pour Takamatsu, j’ai dessiné cette demeure d’assez loin. Je ne sais pas si c’est pour cela que j’ai réalisé une image aussi petite qui n’occupe de 10 x 7 cm dans mon carnet !
véhicule de NaoPam, Naoshima - 16 mai 2019
NaoPam est un très sympathique restaurant de sushis que je connaissais mais c’est cette fois le véhicule très original du propriétaire qui a attiré mon oeil. D’un naturel jovial, j’ai pu lui montrer mon dessin en cours de réalisation et en rire avec lui.
arrêt de bus, Teshima - 16 mai 2019
Teshima se prête très bien à une découverte à vélo. Malgré mon arrivée sur l’île par le premier ferry, toutes les bicyclettes étaient hélas déjà réservées et c’est donc avec un mini-bus aux horaires peu réguliers que j’ai pu commencer ma visite. Par bonheur, de retour au port, je suis parvenu à louer la dernière bicyclette de l’île !
jardin Ritsurin, Takamatsu
sanctuaire d’Ogijima - 13 mai 2019
Petite île de pêcheurs principalement peuplée de personnes âgées, Ogijima accueillait de nombreuses œuvres durant la triennale de Setouchi 2019. En haut du village à fleur de colline, un grand torii de pierre marque l’entrée d’un petit sanctuaire qui surplombe la mer. A ses côtés se dressait cette très belle pierre ombragée que j’ai pris le temps de dessiner et peindre, assis sur un banc.
port de Miyanoura, Naoshima - 16 mai 2019
Il m’a fallu une heure pour terminer ce dessin (l’aquarelle venant ensuite) et je me suis attaché à reproduire le plus fidèlement possible les nombreuses maisons et la petite colline qui surplombent la petite route qui fait le tour de l’île. Sur le petit format de mon carnet (de la taille d’une carte postale), j'ai été particulièrement méticuleux...
maison sur Naoshima - 15 mai 2019
Une maison que je trouvais très représentative du village qui entoure le port de Miyanoura, sur l’île de Naoshima. Le soleil se couchait tôt et je l’ai dessinée à mesure que la nuit avançait lentement. Les rues sont étroites et seuls quelques piétons les parcouraient. Ma plus grande menace était finalement l’arrosage du jardin voisin dont je protégeais mon carnet !
jardin Ritsurin, Takamatsu - 14 mai 2019
Dans ce somptueux et vaste jardin, ces pierres dressées sur une magnifique île de verdure brillante ont attiré mon regard de loin. Cette petite colline se nomme Shofuda et un panneau indiquait qu’il s’agissait là de la partie la plus ancienne du parc : elle a conservé toute sa magie depuis 1400.